Comment porter la barbe
Barbier

Quelle image pour les barbus ?

La barbe a longtemps été perçue comme un symbole de vieillesse, de sagesse. « Aujourd’hui, elle est le symbole de la jeunesse, avec un côté performeur, la barbe étant celle d’un jeune adulte qui entre dans la vie sur le mode start-upper », souligne l’anthropologue Christian Bromberger, auteur de l’ouvrage Les sens du poil – Une anthropologie de la pilosité (Créaphis Editions, 2015). La barbe soignée d’aujourd’hui n’est ni celle du révolutionnaire, ni de l’ermite. La barbe étant devenue un vrai phénomène de mode, c’est tout naturellement que les salons de barbier connaissent un essor considérable.

Les barbus dans la société

La barbe apparaît à la puberté et distingue les adultes des enfants. « La première barbe que rasait un Romain faisait l’objet d’une cérémonie qui lui permettait de prendre la toge virile » révèle Jean-Marie Le Gall. Le geste du rasage est une affirmation de virilité, un rituel de passage vers la masculinité sociale, selon l’historien.

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Un signe de vigueur physique

La barbe est symbole de force : l’historien Jacques Gélis, dans l’ouvrage Histoire du Poil (Belin, 2011), parle du cliché selon lequel le poil est synonyme d’une robustesse dépassant l’entendement. Être velu, c’est être puissant, et cela s’inscrit dans une histoire ancienne. « L’histoire biblique fournit des exemples d’hommes chevelus à la vigueur prodigieuse ; on pense à Samson (…) ». Cette association entre la forte pilosité et la vigueur physique persiste depuis longtemps.

Distinctions des genres

Dans son livre Un idéal masculin – Barbes et moustaches, XVe- XVIIIe siècles (Payot, 2011), l’historien Jean-Marie Le Gall écrit « qui dit barbe, dit homme. » La barbe permet d’identifier les hommes et les femmes, mais c’est aussi un élément qui saute aux yeux. Christian Bromberger la décrit comme « la plus manifeste appartenance genrée ». La barbe avait au XVIe siècle, par exemple, pour objectif de masculiniser l’apparence du courtisan.

Une finalité sexuelle

Jean-Marie Le Gall rappelle qu’au XVIIe siècle, selon Jean Riolan, le médecin d’Henri IV, « la finalité principale de la barbe est sexuelle. » Donnant des indices de puberté, la barbe vient ainsi séparer l’enfant sans sexualité de l’individu mâture et viril, résume l’historien. C’est pour cette raison que la barbe est « censée exciter la libido féminine. »
Que nous évoque aujourd’hui la barbe ?
Séparant les hommes et les femmes, mais aussi les hommes entre eux, la barbe clivante « n’est pas du côté de la virilité agressive. De la masculinité, oui, mais de manière plus lisse. » souligne Christian Bromberger.

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Source : Slate

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